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23 Avril 1921

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Le Courrier

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Directeur CH: LE FRAPER

Rédaction et Administration :

50 fr.||28, Boulevard Saint-Denis, PARIS.

TELEPHONE : Direction : NORD 56-33

Le Cinéma Industriel

(Par C. F. TAVANO)

La guerre, qui nous a appris tant de choses. bonnes ou mauvaises, a indiqué d'une façon péremptoire quels services le. Cinéma pouvait rendre à l'Industrie en général, à celle de la France en particulier.

Lorsqu'il fallut montrer à tout le pays ce qu'était cette monstrueuse machine de la guerre et initier tous les contribuables à la fabrication des engins de mort, le cinéma fut mis à contribution et les plus belles conférences, les meilleurs écrits, ne valurent pas une seule bande cinématographique montrant une usine de guerre en fonctionnement. C'est en faisant un usage très large de ce système d'explication visuelle que le gouvernement fit comprendre aux quatre coins du pays, qu'il était nécessaire d'aider la Patrie à sortir victorieuse de la lutte engagée en lui confiant les bas de laine petits ou grands.

On se souvient de ces petits documentaires l'effort industriel de la France était si bien démon- tré et commenté, et qui firent une grande impres- sion sur tout le pays anxieux de savoir ce dont nous disposions comme moyens. Souvenez-vous de toutes ces usines d'obus, de gaz, d'autos, d'avions, de canons, etc., etc... les choses les plus techniques étaient si bien présentées que, grosso modo, on en avait de suite une idée assez nette pour en parler ensuite.

Qu'est-il resté de tout cela ou plutôt quelle trace la cinématographie de la guerre a laissée dans les milieux industriels elle avait pénétré ? Bien

faible, hélas! et.je ne connais pas beaucoup de maisons ayant fait, après la guerre, les frais d'éta- blissément d'une bande cinématographique les concernant; il y a un côté des plus intéressants pour le développement et le lancement d'une affaire industrielle.

Les Anglais et les Américains l'ont bien com- pris, et sous couleur de cinéma éducatif ou scien- tifique ils ont édité et continuent à éditer ce qu'ils appellent des « magazines », véritables annuaires de la production industrielle de leur pays. En nous initiant aux secrets de la fabrication des baleines de corsets, par exemple, leur but n'est pas d'amuser ou d'intéresser le public, mais plutôt de toucher indirectement ceux qui peuvent avoir intérêt à connaître l'existence de cette industrie. Et notez que ces magazines ne contiennent aucune réclame apparente, tout y est parfaitement ano- nyme, mais cela n’est pas sans raison psycholo- gique. Introduisez une réclame ouverte dans un film, vous ferez sourire les gens. La meilleure des réclames est celle qui vient toute seule à l'esprit du spectateur.

Je cite un cas concret. Dans une bande comique il y avait une scène des enfants se barbouil- laient la figure avec des confitures qu’ils man- geaient avec délices. Très adroitement un premier plan de la boîte apprenait aux centaines de spec- tateurs de la salle que ces exquises confitures étaient dela maison X... Cela n’a l'air de rien, et cependant, si l’on songe au pouvoir de l'écran, on

6 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE

peut admettre que cette marque de confiture placée sur les rayons d’une épicerie aura plus d’attrait pour une ménagère ayant vu le film que toute autre marchandise peu ou pas connue.

Des entreprises françaises ont tenté quelque chose à ce sujet, en introduisant des films publi- cité passant pendant les entr’actes, mais là-dessus les avis sont très partagés, et je crains que le public ne s'intéresse pas plus qu'il ne faudrait à cette réclame payée.

Si la publicité est souvent faite de bluff et de tapage il est des cas il est nécessaire de la masquer le plus possible afin de ne pas trop cho- quer les susceptibilités d'un public, hélas! déjà si susceptible.

Je reviens à mon idée de cinéma industriel, et je déplore hautement que nous n’ayons pas en France l'égal de ces « magazines » étrangers dans lesquels on trouve de tout. Voulez-vous quelques titres pris au hasard : fabrication des allumettes, comment on fait une bonne glace manger) à bon marché: fabrication de bougies en papier, cons- truction d’un navire, les papillons; fabrication des perles de Venise, fabrication des chapeaux de paille, etc., etc.

Il y va de notre intérêt que l'on connaisse mieux toutes les grandes maisons françaises et que sous forme de cinéma éducatif nos industries aïllent se révéler à l'étranger et s'imposer. Il ne s'agit plus de travailler, de vivre, d'attendre le client en vivant sur sa réputation, il s’agit maintenant d'aller chercher le client partout, quel que soit le pays et le moyen d'y pénétrer. Le Cinéma est le plus formidable moyen de propagande et de diffu- sion, c’est une force encore insoupçonnée et d’où jailliront mille formules nouvelles. Il faut que l'Industrie française y fasse le plus large appel en faisant filmer toutes ses manifestations quelles qu’elles soient, et surtout de la façon la plus attrayante et la plus instructive.

Je voudrais, au surplus, pour assurer leur amortissement, que l’on se décidât à payer un peu mieux les films instructifs ou documentaires qui ont l'objectif le plus digne : celui de faire connaî- tre au monde entier les ressources, les beautés et les industries de notre pays.

C. F. TAvano.

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Justice Immanente

Sep On commence à savoir ce qu’a été le service photographique et cinématographique de l’armée. Voici ce qu’on en pense au Sénat. Les quelques lignes qui suivent sont tirées de l’analytique de la séance du 13 avril 1921 :

« M. Humblot demande le rétablissement du crédit voté par la Chambre, pour le service photo- graphique de l’armée. La réduction de 950,000 francs proposée par la commission aurait pour effet la liquidation de ce service et l'abandon de travaux très intéressants.

M. Doumer, ministre des finances. Le gou- vernement a accepté la réduction dela commission. I1 a les crèdits suffisants pour réaliser la transfor- mation nécessaire de ce service. Des parasites qui sont nès pendant la guerre veulent survivre à la guerre; il y a beaucoup d'embusqués. Il faut procéder à des suppressions indispensables.

Le général Hirschauer. Le service photo- graphique a eu des hommes valides de moins de vingt-cinq ans. Je les ai éliminés de mon armée. (Très bien 1) J'ajoute qu’une partie du personnel a rendu de réels services, mais les récompenses ont été trop considérables, par rapport à celles des véritables combattants.

M. Doumer, ministre des finances. I1 y a eu pendant la guerre un rapport de la commission de l’armée qui a jugé sévèrement ce service.

M. Chéron, rapporteur général, La commis- sion des finances à pris une décision de principe de supprimer les services nés de la guerre dont le maintien ne s’imposait pas dans l'intérêt public. Il s'agit de savoir s’il y a une raison de maïntenir le service photographique. Nous n’ouvrons que des crédits réduits pour s’acheminer vers la liqui-

dation du service. »

Il n'est peut-être pas inutile de rappeler que Le Courrier, pendant deux ans, mena la cam- pagne contre le service photographique et ciné- matographique de l’armée. C’est un peu à nous que revient l'honneur d’avoir provoqué la rédac- tion du rapport dont parle M. Doumer. Mais ce qu'il importe de marquer, c’est que le chef du service photographique et cinématographique de l’armée était M. Pierre Marcel Lévi, un protégé de M. Albert Dalimier.

M. Albert Dalimier fut aussi le haut protecteur du non moins légendaire Himmelfarb qui est actuellement sous les verrous.

Décidément, M. Albert Dalimier n’a pas la main heurèuse I... , $

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pee le célèbre Roman de M. JULES MARY.

Mise en Scène de M. ETIÉVANT

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En 1887, le Jury de Rouen condamnait aux travaux forcés à perpétuité ‘| une femme accusée d’avoir empoisonné son mari et son frère. Et après huit années de martyre cette innocente est réhabilitée devant la Cour d'Appel d'Amiens ! (c'était La P ocharde É). ni Qui ne se rappelle cette tragédie et les protestations de la malheureuse qu'atteignait, en plein bonheur, la réprobation publique ? Histoire vécue que celle de La Pocharde ”. —— Jules MARY n'a fait que transporter dans le roman et à l'écran la passionnante réalité, plus émou- vante que toutes les imaginations. à Et lorsque le poète écrivait ces impréCations immortelles : *… Montez donc vers.le ciel, montez, encens qu’il aime, Soupirs, gémissements, larmes, sanglois, blasphèmes, Plaisirs, concerts divins ! Cris du sang, voix des morts, plaintés .inextinguibles,

Montez,"allez frapper les voûtes insensibles

Du Palais des Destins !..….

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ù : un : ; é , CLLT 12 ao ne pensait-il pas à ces grands blessés de la Justice humaine ? El : Q tn : « , ,. E

: ‘Cette histoire fera couler bien des larmes et retrouvera à l'écran l'im- w = À " EE

. mense succès du roman et du théâtre. : :| = EH AE LI = HE E D = = OP NITITIINI TITLE CELLULE LELLLLLEELEL CEE EEEEEEEP PEER PTT ETTIT ET EEEEE LLLLLELEEEEETETEEEEPPEEPEEPPPETEEETECTEEEEEEEEEE EETEETETEEPNEPEEEEENNReRR || = H Cl H : : EL LLLLLLLLLLLLLLLECECCTELLLLILLELCEE EE

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LE COURRIER CINEMATOGRAPHIQUE Il

Congrès. Provincial des Directeurs de Spectacles

Organisé par l'Association du Spectacle de Bordeaux et du Sud-Ouest.

Bureau de l'Association

M. Mauret-Lafage, Président.

MM. Sédard et Chevenot, Vice-Présidents. M. R. Pujol, Trésorier.

M. Cibal, Secrétaire-Général.

M. Rousseau, Secrétaire-adjoint, Délégués assistant au Congrès :

M. Franck, Président de la Confédération Natio- nale du Spectacle.

M. Dufrenne, Président de la Chambre Syndicale des Directeurs de Spectacles de France.

M. Dorfeuil, Trésorier.

M. Brézillon, Président du Syndicat Français des Directeurs de Cinématographes.

M. Mazella, Vice-Président.

M. Gouard, Vice-Président.

M. Chataigner, Trésorier.

M. Bizet-Dufaure, Président de l'Association des Directeurs de Spectacles de Marseille.

M. Grandey, Trésorier.

M. Forgeret, Président de la Section Cinémato- graphique.

M. Boulin, Président de la Fédération Régionale des Directeurs de Spectacles de Lyon.

M. Coiffon, Vice-Président.

M. Capelle, Trésorier.

M. Reveillat, Président de l'Association des Directeurs de Spectacles de Toulouse.

M. Audoui, Vice-Président.

M. Imbert, Vice-Président.

Société des Auteurs

M. Desvallières et M. S. Bianchini, Délégués du Congrès.

M. Rachet, Président de l'Association Profes- sionnelle des Directeurs de Province.

M. Coste, Vice-Président.

M. Chabance, Membre-Déléguë.

Et tous les Directeurs de Spectacles du Sud- Ouest, Montpellier, Nîmes, Limoges, Béziers, Dijon, Besançon, Avignon, Alger, Oran, Nantes, Angers.

M. Chabance, Délégué de l’Académie des Spec- tacles.

Et toute la presse professionnelle: Comædia, Théâtra, La Rampe, L'Ecran, Le Courrier Ciné- matographique, Ciné-Journal, ont envoyé des Représentants pour assister au Congrès.

La première question discutée est l’organisation

d’une Fédération de Province, qui devrait marcher conjointement avec la Confédération Générale des Spectacles (?). Ce projet est présenté par les délé- guës de Lyon.

Ceprojet, fortement appuyé par M.Bizet-Dufaure de Marseille, est renvoyé à la Commission qui déposera ses conclusions cet après-midi.

Vient ensuite la discussion du projet Bokanow- ski, qui donne lieu à une très âpre discussion entre MM. Franck, Brézillon et Chévenot et à laquelle prennent part presque tous les congressistes. La discussion sera reprise dans la séance de cet après- midi.

Au cours de ce débat, M. Brézillon a fait une dure critique de l’organisation dela Chambre Syn- dicale de la Cinématographie trop de rivalités de personnes sont en jeu.

M. Elie (Théâtre de Lyon) demande la suppres- sion de toutes taxes et l'assimilation des spec- tacles à un commerce de luxe.

La séance est levée à 12 h. 15.

Séance du Congrés du 19 Avril, à 14 h. 30. eme A l'ouverture de la séance, lecture est donnée d’un projet de constitution de la Fédération des Associations de Directeurs de Spectacles de Pro- vince. Fédération des Associations des Directeurs de Spectacles de Province ASSOCIATIONS ADHÉRENTES Association Professionnelle des Directeurs de Théâtres de Province; Association des Directeurs de Spectacles de Mar- seille ; Fédération des Directeurs de Lyon et de Specta- cles du Sud-Est ; Association des Directeurs de Spectacles de Bor- deaux ; Association des Directeurs de Spectacles d’Alsace- Lorraine : Association des Directeurs de Spectacles de Tou- louse et du Sud-Ouest ; Association des Directeurs de Spectacles de Li- moges ; Association des Directeurs de Spectacles de Mont- pellier ; Association des Directeurs de Spectacles de Dijon; Fédération Cinématographique de Bordeaux et du Sud-Ouest.

12 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE

CoMiTÉ MM. Chabance Audoui Chevenot

Bizet-Dufaure Bonhomme Beranger Fourgeret Villaret Reveillat Mauret-Lafage De Grassin Coiffon Hann Boulin Pujol. Debert Elie

BUREAU

Président : M. Bizet-Dufaure (Marseille).

Vice-Présidents : MM. Chabance, Mauret-La- fage, Goiffon.

Secrétaires : MM. Chevenot, Fourgeret.

Trésorier : M. Pujol.

a.

La discussion reprend ensuite sur le projet de loi Bokanowski. Après échange de vues, et en complet accord avec M. Brézillon (Cinéma), le Congrès se met d'accord pour présenter aux Par-

lementaires le vœu suivant, qui a été voté à l'una-:

nimité moins une voix : ‘“ La Fédération des Associations des Direc-

teurs de Spectacles de Province”, mettant au :

premier plan l'égalité de tous les Français devant l'impôt, se refusant de reconnaître impli-

citement comme normal l’état de choses actuel, proteste contre une loi qui frappe une seule caté- gorie de citoyens de l'impôt de l'Assistance,,

publique,impôt auquel s'ajoutent,par superposi-

tion, une taxe spéciale d’État, et dans de nom-.

breux cas une taxe municipale, voire une sur- taxe municipale ; Demande :

Que les spectacles considérés par les législa- teurs comme commerce de luxe ne soient Soumis qu'au seul impôt qui frappe le commerce de luxe en général ;

Demande :

Que ce vœu soit discuté ou serve de base à

toute discussion de tout autre projet tendant à améliorer l’état de choses actuel.

M. Bizet-Dufaure, qui se détache comme l'homme du jour du Congrès, entreprend une cam- pagne contre les Théâtres municipaux qui font du Cinéma, portant tort aux exploitations qui, elles, n’ont pas desubvéntions. Son discours est très applaudi, ét après entente des délégués des Droits d'auteurs, l'Assemblée se déclare satisfaite de ce que ceux-ci demandent un minimum de représen- tations aux Municipalités et n’accordent aucune réduction de droits lors des séances de cinéma.

La séance travail est remise à Mercredi 20 Avril, 10 heures.

Ce soir, grande représentation de gala en l'hon- neur des Congressistes.

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14 | LE COURRIER CINEMATOGRAPHIQUE

À propos des cinémas des régions dévastées

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Lettre ouverte à M. Basly, Député-Maire de Lens

Monsieur le Député,

Le Syndicat des exploitants de cinématographie et spectacles divers du Nord et du Pas-de-Calais, s'est refusé jusqu'ici à polémiquer avec qui que ce soit. Il fait une excéption pour vous, car il estime de son devoir, de relever et de commenter comme il convient l’article que vous avez fait paraître sous votre signature, dans le journal Le Réveil du Nord (N° du 6 avril).

Cet article, tout en visant l’un de vos collègues, atteint notre Fédération.

Elle tient à vous faire connaître d’abord qu'elle proteste unanimement contre l’allégation men- songère et calomnieuse que vous avez portée à la légère contre l’un de ses syndiqués. Ce dernier, pour reprendre vos propres expressions, loin de perdre de l'argent dans l'exploitation de son cinéma, auruit (écrivez-vous) offert, 50.000 fr. pour l'acquisition d’un établissement similaire dans une localité voisine de celle il habite actuellement.

Votre affimation est entièrement fausse!

L'enquête faite par notre Syndicat nous oblige à constater, ou bien, que vos renseignements sont erronés, ou, que vous avez altéré sciemment la vérité dans le but inavouable de renforcer la thèse que vous Soutenez si maladroitement contre les dirigeants de cinémas.

Notre Syndicat, auquel votre calomnie ‘porte un réel préjudice, se réserve d’ailleurs de donner à cette affaire la suite judiciaire qu’elle comporte.

Nous avons communiqué à notre énergique défenseur, votre collègue socialiste du. Pas-de- Calais, M. Georges Barthélemy, l’article du Réveil du Nord, et lui avons demandé d’y répondre.

M. Barthélemy nous a fait savoir que dans l’'accomplissement de son devoir de parlementaire il était aussi insensible aux éloges qu'aux félicita- tions, et que le débat sur les cinémas des Régions Libérées ne s’ouvrirait, pour lui, que du haut dela tribune de la Chambre.

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Tout en rendant hommage à la dignité de M. Bar- thélemy, nous tenons à vous déclarer que notre Syndicat va répondre à la campagne de dénigra- tion menée contre lui, par tous les puissants moyens dont il dispose.

Vos articles sont peut-être lus par 50.000 sinis- trés! Nous vous opposons les cinq millions de spectateurs qui fréquentent les salles de notre Fédérationet auxquels nous allons faire connaître, sans retard, que vous êtes un partisan acharné du maintien du règime draconien qui frappe si arbi- trairement notre corporation.

Vous nous étiez apparu jusqu'ici comme le député des ouvriers, et voilà qu’en vous montrant adversaire dela proposition Barthélemy, vous vous dressez contre eux, de façon monstrueuse, puisque vous leur interdisez, après les heures dures de la journée, d'aller se récréer, dans ce théâtre du pauvre qu'est le cinéma, obligé de fermer ses portes si le Parlement ne redresse pas sans retard l'erreur fiscale épouvantable dont il est actuelle- ment victime.

Le Théâtre est frappé d'une taxe de 6 0/01

Le Cinéma l'est d'une taxe d'Etat allant de 10 à 25 0/0, S'ajoutant à d’autres taxes qui atteignent quelquefois 50 0/0 des recettes brutes.

C'est une, injustice qui doit cesser, que nous ferons cesser, en supprimant coûte que coûte, tous les obstacles qui s'opposent à l'aboutissement logique de nos légitimes revendications.

Ouil jusqu'au bout, M. Basly!

Votre collègue Barthélemy l’a fort bien dit, et mercredi, au ministère des Finances, il nous accompagnait, M. Doumer a partagé entièrement son point de vue, qui est celui de notre Syndicat tout entier Contre l'arbitraire ct le parti-pris]

Tous les parlementaires indistinctement, maires ou non, devraient joindre leurs efforts aux nôtres.

Quant à nous nous ne polémiquerons plus. Nous serons du côté de ceux qui nous défendent, et contre CEUX Qui ont décrèté notre condamnation à mort, Sans jugement]

Pour la Fédération des Directeurs de cinémas des Régions dévastées.

Le Président,

Oscar DELNATTE.

Le Secrétaire, F. GERvoIs.

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LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE 19

La Censure aux Etats-Unis

Un nouveau bill pour la censure des films vient d'être présenté par l'International Reform Bureau à la National Association of the Motion Pictures Industry, qui a accepté en principe la teneur de ce nouveau règlement dont je vous envoie ci-joint le texte :

«Dans l'intérêt du commerce du film, par la pré- sente est constituée une Commission de six com- missaires qui seront appointés par le « United States Bureau of Education ». Parmi ces six com- missaires, deux au moins seront des femmes qui auront les mêmes droits pour supervisionner tous les films dès la mise en vigueur de cet acte, et ce dans l'intérêt de l'Industrie de la Cinématogra- phie et du public.

Les dépenses de cette Commission seront four- nies par une taxe de:6 dollars 25 cents sur chaque film présenté.

Aucune personne, Société, Association ou Cor- poration ne pourra mettre sur le marché un film, s’il n’a été au préalable censuré par la Commis- sion qui délivrera au producteur une licence qu’il devra montrer à toute requête des exhibiteurs.

Sont interdits :

(a) Les scènes quiaccentuent etexagèrent l'appel au sexe, ou scènes dans lesquelles est dépeinte l'exploitation intéressée des sexes dans une impropre ou suggestive forme ou manière.

(b) Les scènes basées sur la traite des blanches ou vices commercialisés, ou scènes montrant la débauche et procureuses de femmes ou scènes d'activité concernant ce trafic.

(c) Sujets marquants dans une affaire illicite d'amour qui tend de faire la vertu odieuse et le vice attractif.

(d) Scènes dans lesquelles on exhibe le nu ou personnes insuffisamment vêtues, costumes de

nuit suggestifs et scènes de bains et de danses excitantes.

(e) Scènes d'expressions prolongées et inutiles ou démonstrations d'amour passionnées.

(:) Scènes prédominantes concernant les des- sous du monde, ses vices et ses crimes, à moins que ces scènes soient pour la défense ou essen- tielles dans un conflit entre le bien et le mal.

(g) Histoires d’ivrognerie et sur l'attraction du jeu, ou scènes montrant l'usage de narcotiques et autrespratiques contraires àlanatureetdangereux pour la morale sociale.

(h) Histoires et scènes pouvant instruire le moral faible dans la méthode de commettre un crime ou par procèdés cumulatifs accentuant le crime ou perpétration d’un crime.

(i) Histoires ou scènes ridiculisant ou dépré- ciant les officiers publics, officiers de loi, armée et marine des Etats-Unis et autres autorités du gouvernement, ou qui tend à affaiblir l'autorité de la loi.

() Histoires et scènes qui offensent la religion de n'importe quelle personne croyante ou secte, ou ridiculisant ministres, prêtres, rabbins, ou guides reconnus de n'importe quelles sectes reli- gieuses et aussi les scènes qui sont irrespectueuses des objets ou symboles servant en rapport avec chaque religion.

(k) Histoires ou scènes dans lesquelles sont indûmentaccentuées l’effusion du sang et violences sans justifications dans la structure de l’histoire.

(!) Histoires et scènes qui sont vulgaires et dont les gestes, postures et attitudes sont impropre- ment dépeintes.»

L'auteur de ce nouveau bill est le docteur Wilbur F. Crafts, superintendant de l’Interna- tional Reform Bureau, à Washington.

Nos metteurs en scène seront maintenant fixés sur le goût américain.

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20 LE COURRIER CINEMATOGRAPHIQUE

CECI est à NOTER : AUDERT annonce la réapparition de ses fameux MAGAZINES

La Semaine Anglo-Américaine

PAR PIERRE D'URVILLE dos sei Le dilemne du Marché Britannique

Dans l'apaisement qui a suivi l’angoissant quart d'heure de la grève des mineurs, les pioniers du Cinéma Anglais ont repris la vieille routine aux affaires qui leur est chère. Le discours pro- noncé par Lord Beaverbrook, le distingué direc- teur du journal le « Daily Express », lors du ré- cent banquet qu’il a offert à quelques membres influents du Syndicat des Directeurs de Cinémas, fut un glas sans écho.

Ce discours, prononcé par un homme de la valeur de Lord Beaverbrook, ancien Ministre de la Propagande, commanditaire de nombreuses firmes cinématographiques anglaises et améri- caines, qu'une longue expérience d'homme de lettres autorisait un peu à intervenir dans les affaires cinématographiques, n’a produit aucun effet sur la grande masse des exploitants. Les réformes et les sanctions envisagées par Lord Bea- verbrook ne pouvaient, il est vrai, satisfaire que la portion des grosses associations, des sociétés dont les capitaux ne craignent pas de s’épuiser rapidement. La portion des sociétés d’exploita- tion de louage ou d'édition dont les ressources sont plus faibles serait irrémédiablement anéantie par la mise en vigueur d’un tel projet, dont le plan est impraticable et favorise trop visiblement certains groupements.

Des tentatives de ce genre, de tels mouvements devraient enregistrer des symptômes significatifs

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dans la masse des directeurs exploitants et édi- teurs. Le mutisme le plus complet continue de présider aux destinées d'une industrie à peine développée au point de vue national, et que la gravité de l'heure présente risque de paralyser pour de longs mois;

Les exploitants du Lancashire et du Yorkshire sont cependant parmi ceux qui sont dès mainte- nant disposés à entamer des pourpalers pour réduire la pression néfaste causée par des loca- tions à trop long terme, mais encore refusent-ils de parlementer dans les environs toujours dan- gereux d’une table trop bien servie.

Une réunion générale de tous les exploitants, des loueurs et éditeurs seraient vraisemblable- ment la solution qui donneräit le plus de chance de résoudre à bref délai le problème de la crise cinématographique anglaise.

Les Mineurs Anglais vont avoir leur film

Une des conséquences les plus curieuses de la dernière grève des mineurs en Angleterre, est la décision que viennent de prendre les propriétai- res et patrons de mines, de faire éditer des films de propagande pour démontrer l'importance vitale du charbon pour la plupart des industries et les conséquences effrayantes que peut occasionner l'arrêt du travail dans les régions houillières.

Encore une brisque pour la France

Le beau film tiré du roman immortel d’A- lexandre Dumas père, Monte Cristo, et qui a été produit et édité par les grandes firmes françaises, la Société du Film d'Art et Pathé Frères, vient

d'être acheté pour l'Angleterre par W. and F. de Londres.

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LE COURRIER CINÉMATOGR APHIQUE 21

The French Film World

ESS CE The Serial and the People

Some people never had love for that kind of picture; not because there is no field for serials, but chiefly on account of their far-fetchadness and their monotony of incident; chase and escapes seemed to be the only attempt at plot.

Find something which would give opportunities for numerous hairbreadth escapes from death at the hand of wind, rain, steam, or steel, and you have a serail that would run from five to fifty weeks. Such is the opinion of many folks our contemporary the Bioscope is one of those and is giving us this true critic, no doubt we have there an entertainment which prove to be good for some audiences.

When the film serial was first invented, and in the words of the prophet only common people attended picture houses, the scrials sailed through a successful career. As the more pretentious hou- ses grew and more pretentious people attended them the feeling was that the serial must die. Many attempts were made to persuade producers to get out something which, though a serial, would be as interesting as a high-class serial novel, such as the high-class Press pressed on the public; then producers handed out the « complete in each episode » stories, letting the same heroes and heroines act a tabloid serial each week.

After these had passed into disfavour in the minds of most of us and we felt that the days of serials were over, bang comes another batch and promises of others to follow, so we had to scratch our heads a bit and consider. Surely producers had gone mad or they felt that renters were blind enough to buy anything, or they felt that the ren- ters felt that the exhibitors felt the public would sit and pay for anything; the latter was most pro- bably the case. We all know that the publie, as a whole, is becoming more critical and demanding better pictures.

In some cases the Serial has had to be cut out;